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Ennahdha-Chahed : Caïd Essebsi au courant de tout

Dans une interview accordée au journal arabophone Al-Arab, le président de la République, Béji Caid Essebsi, a répondu à nombre de questions relatives au paysage politique actuel.

Au sujet des Législatives et de la Présidentielle, BCE a affirmé que les élections doivent avoir lieu dans les délais prévus par la Constitution tout en faisant savoir qu'il s'oppose à l'idée de la présidence à vie. "Je suis contre cette pratique, et présider à vie ne fait pas partie de mes ambitions", a-t-il commenté. 

Il a, par ailleurs, expliqué que le jour où, confronté à ce dilemme, il sera obligé de se porter candidat ou pas pour la Présidentielle, l'intérêt du pays tranchera.

 

Le Sommet arabe

A la question relative au Sommet arabe que la Tunisie abritera mars prochain, Béji Caid Essebsi a fait savoir que cet évènement a pour but d'unifier tous les rangs promettant une bonne organisation.

"Nous sommes pour l'unité arabe et nous nous conformerons à la décision de la Ligue arabe", a riposté le président quand le controversé sujet à propos de la Syrie a été évoqué, tout en expliquant que la Tunisie n'a aucun a-priori à l'égard de ce pays.

 

Appareil secret : Ennahdha ne devrait pas craindre l'enquête

Quant à la polémique suscitée par les révélations relatives à l'existance d'un appareil secret du mouvement Ennahdha, reliée notamment aux assassinats, BCE a indiqué que les accusations nous invitent à enquêter minutieusement dans l'affaire afin de découvrir la vérité.

"Abstraction faite de mon appartenance politique et de mes convictions personnelles, je ne peux que soutenir la transparence et la clarté en tant que chef d'Etat", a-il commenté. Et d'ajouter : "Ennahdha ne devrait pas craindre ladite enquête si elle n'a réellement rien à cacher".

Le président de la République a continué affirmant que la Révolution de la Tunisie se doit d'être intègre et que rien que pour cette raison, il faudra s'assurer que "ce bras secret" n'ait aucune existence révélée. "Nous devons poursuivre l'enquête vu le nombre des soupçons qui pèsent dans cette histoire", a insisté BCE d'un ton accusateur.

Il a, cependant, expliqué qu'il ne souhaitait pas s'opposer à Ennahdha, à travers ces propos, mais qu'il voudrait tout simplement tirer au clair ce sujet délicat pour la sécurité et la stabilité du pays.

 

Ce n'est plus un secret, Ennahdha soutiendra Youssef Chahed à la Présidentielle

Rappelant que le dernier remaniement du gouvernement Chahed a été confortablement appuyé par les nahdhaouis, Béji Caid Essebsi a considéré qu'il est celui d'Ennahdha. "Si ce parti se retire, le gouvernement de Chahed connaîtra une chute libre.", a-il lancé.

Il a, en outre, qualifié "la coalition nationale", "Machrouù Tounes" et Ennahdha qui ont conféré une légitimité à ce gouvernement, de "nouvelle Troïka" soulignant que plusieurs des membres des deux premières formations politiques étaient des adhérents de Nidaa Tounes.

BCE a, ensuite, évoqué la naissance de "Tahya Tounes",nouveau parti de Youssef Chahed, faisant savoir que Ennahdha, ayant compris les ambitions de ce dernier,  l'a intelligemment épaulé et ce le poussant à créer son propre parti. Et de commenter : "Rached Ghannouchi soutiendra secrètement YC pour la présidentielle. Tout le monde le sait pertinemment."

 

Je ne suis pas en conflit avec Ghannouchi

Le président de la République a déclaré qu'il n'est pas en conflit avec Rached Ghannouchi et que le lien qui les réunit n'a rien d'exceptionnel.  "Je réponds même à ses appels quand il souhaite me contacter comme je le fais avec toute autre personne", a t-il cité à titre d'exemple.

Il a précisé que les partisans d'Ennahdha ont le droit de participer à la vie politique après toutes ces années de prison, "le parti est aujourd'hui le protecteur officiel du gouvernement YC." a t-il commenté.